« D’ailleurs, maintenant d’ici : tracer sa vie au Québec »

« D’ailleurs, maintenant d’ici : tracer sa vie au Québec »

13 novembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes

Le 9 novembre dernier, dans le cadre de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, l’équipe d’Accès-région, la structure d’accueil pour les personnes immigrantes portée par L’Orienthèque, était au Centre culturel de Sorel-Tracy, et ce, en collaboration avec le Théâtre Parminou. La semaine avait pour objectif de multiplier les occasions d’échanges entre les Québécois et les Québécoises de toutes origines, et de célébrer les rencontres interculturelles. L’activité s’inscrivait dans le cadre du Programme d’appui aux collectivités du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

À cet effet, L’Orienthèque a donc invité la troupe de théâtre Parminou pour présenter à la population une conférence théâtralisée offerte gratuitement et intitulée : « La moitié des deux ». Le contenu de la conférence était inspiré de la réalité des femmes immigrantes qui vivent des enjeux d’inclusion face à la société d’accueil. D’ailleurs, une femme de notre région a participé à l’une des entrevues organisées par le Théâtre pour la création du contenu de la pièce. Une vingtaine de spectateurs sont venus assister à l’activité et ont échangé entre eux sur les différents facteurs identitaires que nous croyons nécessaires afin de nous sentir inclus dans une communauté. Ils ont aussi discuté sur comment nous pouvons nous enrichir l'un l'autre, peu importe nos origines ethnoculturelles, nos valeurs et nos différents groupes d’appartenance.

Tout d’abord qu’est-ce que l’inclusion ? 

Selon le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, le terme inclusion fait référence à une « ouverture, à la participation de personnes de toutes origines à la vie collective de la société, dans l’acceptation de leurs différences et dans le respect de valeurs démocratiques, notamment en levant les obstacles à l’égalité de droits et de conditions. »

Toutefois, il existe différentes définitions de l’inclusion proposées par divers regroupements. Par exemple, la notion de bidirectionnalité, faisant référence à la participation des deux parties dans l’inclusion d’une personne, est intéressante. En ce sens, la société d’accueil aurait un rôle tout aussi important à jouer.

Quels sont les comportements d’exclusion et d’infériorisation? 

Lors de discussions en sous-groupes, et pour faire suite à la pièce qui nous a été présentée par le Théâtre Parminou, il en est ressorti que les comportements d’exclusion les plus rencontrés sont entre autres :

  • D’ignorer et d’éviter une personne, de ne pas faire d’efforts pour être compris par les autres,
  • De refuser des services à certains groupes ethniques, de discriminer,
  • De distribuer inégalement et de façon malsaine les tâches en milieu de travail,
  • De continuer à faire vivre les stéréotypes raciaux et les moqueries, de ne pas être curieux à vouloir comprendre l’autre.

Nous voyons donc que ces situations, bien qu’elles ne soient pas toujours voulues, sont malheureusement encore bien présentes. Il est donc important de continuer les efforts afin de permettre une meilleure inclusion sociale pour tous!

Quelles seraient les actions à poser pour permettre les échanges interculturels et l’inclusion de tous?

Les personnes présentes avaient beaucoup d’idées à partager sur cette question. En ce sens, de belles actions ont été suggérées. Les participants étaient d’accord pour dire qu’il faut :

  • Sensibiliser à l’ouverture et augmenter les possibilités d’échanges par l’entremise d’ateliers, de cafés-rencontres, d’événements sociaux et culturels. Faire participer une plus grande portion de la population, en incluant ceux qui ne sont pas déjà sensibilisés à ces enjeux.
  • Faire un premier pas vers l’autre, poser des questions pour bien le comprendre et l’inclure dans notre milieu social. Être curieux.
  • Donner des formations en continu auprès de la société d’accueil sur les réalités et les enjeux que vivent les personnes immigrantes, sur les cultures et la communication interculturelle, etc.
  • Concevoir les communications de manière empathique, afin de prendre en compte la diversité de la communauté locale et de s’assurer qu’elles soient comprises par toute la population.
  • Accorder une place aux personnes de cultures minoritaires afin de les inclure et d’apporter un point de vue représentatif, ainsi que traiter les gens de façon équitable.

Nous constatons que la population semble très proactive et participative à l’idée d’être plus inclusive face aux personnes immigrantes venant s’installer en région. Il est toutefois important que la société d’accueil participe davantage aux activités mentionnées, afin de créer des occasions d’apprentissage et d’échanges interculturels, facilitant ainsi l’inclusion.

Quelles ont été les réactions à la suite de la conférence théâtralisée?

La conférence a permis aux participants d’avoir une prise de conscience face à la difficulté des parcours d’immigration et d’inclusion des personnes immigrantes qui se sont reconnues à travers le discours théâtral, entre autres dans la non-reconnaissance des diplômes et des acquis qui semble être un enjeu fréquemment vécu. Nous avons pu constater l’étendue de la démotivation et de la résilience que vivent ces personnes.

Par ailleurs, les participants ont aimé le quiz culturel et la présentation des comédiens dans les différentes langues, faisant découvrir les diverses cultures dans une ambiance dynamique, participative et conviviale.

En conclusion : ne nous limitions pas à notre nez, explorons!

Finalement, tous les participants étaient d'accord pour dire que la curiosité et l’ouverture d’esprit sont des éléments essentiels pour favoriser l’inclusion par la découverte de l’autre. La participation de chacun est nécessaire afin de permettre les échanges interculturels et la compréhension des différences culturelles pour un meilleur vivre ensemble. Ainsi, les actions proposées ne feront que nous enrichir et nous développer comme communauté inclusive. En ce sens, nous croyons que les échanges interculturels sont une source de motivation et d'apprentissage énorme. Lorsque vous rencontrez quelqu'un de différent, pensez à vous renseigner et à découvrir l'autre personne, sans se limiter à un stéréotype que vous auriez entendu. « La plus belle histoire de l’homme, c’est sa diversité. » (GARDOU Charles, Il n'y a ni vie minuscule ni vie majuscule, La société inclusive, parlons-en !, 2012)

Ensemble, nous pouvons avancer plus loin!

Merci à nos partenaires :

Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, ainsi que la troupe de Théâtre Parminou, ont grandement contribué au succès de cette activité. Ils nous permettent en tant que société de grandir et d’évoluer ensemble en partageant nos richesses culturelles.

Sources :

Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion, Glossaire, novembre 2015, en ligne : https://concertationmtl.ca/wp-content/uploads/2021/11/Glossaire_ImmigrationParticipationInclusion.pdf

GARDOU Charles, Il n'y a ni vie minuscule ni vie majuscule, La société inclusive, parlons-en !, 2012

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