La régionalisation de l'immigration
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Par Houssam Dachine, conseiller en régionalisation
Contrairement à l’immigration secondaire, appellation qui désigne les personnes immigrantes d’abord installées dans les grands centres urbains pour ensuite réimmigrer vers une région donnée, la régionalisation est aussi une immigration en soi pour les individus qui arrivent directement de leur pays.
L’immigration secondaire : quitter Montréal pour un autre mode de vie
Selon les statistiques canadiennes, la grande région de Montréal, jouissant d’une renommée mondiale, est la première ville où descendent les personnes immigrantes dès leur arrivée à l’aéroport. C’est donc là que débute le nouveau parcours de vie de ces hommes et femmes qui souhaitent réaliser leurs rêves dans certains cas, alors que pour d’autres le Québec est une terre d’accueil sécurisante et pacifiste où ils viennent se réfugier. Pour une première immigration, une personne sera d’abord charmée par les mégalopoles et tout ce qu’elles offrent : en effet, celles-ci sont très développées, attrayantes, futuristes et avant-gardistes, elles promettent même tous les possibles! C’est là aussi que se trouvent les grandes communautés internationales, certains membres de la famille ou amis, le tout formant des microsociétés rappelant le pays d’origine. Pour certaines personnes immigrantes, cela leur permet d’optimiser leur installation, de briser l’isolement, d’accroître leur cercle de connaissances, bref un vrai coin de paradis… qui peut se transformer en véritable enfer pour d’autres! En effet, chaque personne ayant son propre rythme face à l’adaptation, certaines d’entre elles vivront mal ce tourbillon de changements, trop rapide et stressant, et auront besoin de plus de temps pour s’adapter et s’intégrer.
Bien souvent, après un certain temps d’acclimatation, plusieurs de ces personnes prennent de l’assurance et, confiantes, elles commencent peu à peu à se questionner sur leur avenir et sur les nouvelles possibilités qui s’offrent à elles. C’est ainsi que certaines commenceront alors à penser à quitter la grande ville pour explorer les endroits plus calmes et plus sereins.
Bien souvent, ce cas de figure s’applique chez les jeunes familles souhaitant acheter une maison et inscrire les enfants à la garderie ou à l’école, ou encore chez les travailleuses et travailleurs qualifiés ayant trouvé un emploi en région et ne souhaitant pas être confrontés à la densité de la circulation matin et soir. C’est ce qu’on appelle une immigration secondaire.
L’immigration primaire : faire le choix des régions
Toutefois, depuis les 10 dernières années, on remarque une nouvelle catégorie de personnes immigrantes, soit celles qui, dans le cadre d’une immigration primaire, choisissent de s’installer immédiatement en région, faisant fi du grand Montréal. Bien souvent, ce sont des travailleuses et travailleurs temporaires directement recrutés par une compagnie, des conjoint·es venant rejoindre leur douce moitié, et des étudiant·es.
Il a d’ailleurs été remarqué que les villes en région disposant d’un cégep ou d’une université connaissent une belle croissance démographique, tout autant que celles offrant de belles possibilités en matière de main-d’œuvre.
Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreux organismes à but non lucratif, situés dans le grand Montréal comme ailleurs dans la province, offrent des services aux nouveaux arrivants ainsi qu’aux personnes immigrantes qui y habitent. Afin de favoriser leur installation et leur intégration au Québec, ces organismes proposent gratuitement des services d’aide en recherche d’emploi, en formation, en francisation, en santé, en scolarité (inscription dans une école ou une garderie) et bien d’autres.
Le cas de Sorel-Tracy
À Sorel-Tracy, petite communauté comptant près de 37 000 habitants, le manque de main-d’œuvre se fait cruellement sentir, tout comme dans plusieurs autres régions du Québec. Les personnes immigrantes sont donc une ressource précieuse pour les employeurs qui ont des postes à combler. De plus, à Sorel-Tracy, nous avons un potentiel de développement et de recrutement plus que favorable. Alors, comment faire pour séduire ces travailleurs et travailleuses et les amener vers nos villes?
C’est donc ici que se situe le but ultime de la régionalisation de l’immigration : faire connaître notre belle région et nos entreprises aux nouveaux arrivants, leur faire valoir tous les avantages de choisir notre ville pour s’y installer, leur faire savoir qu’ils constituent une nouvelle richesse en main-d’œuvre, et leur partager notre ouverture et notre enthousiasme à les accueillir. À L’Orienthèque, comme dans plusieurs autres régions du Québec, même les plus éloignées du grand Montréal, tel est notre mandat. Celui-ci consiste ensuite à soutenir la personne immigrante dans ses démarches d’installation, d’intégration, de recherche d’emploi et autres, en vue de faire de son parcours une réussite exemplaire.
Bien sûr, pour ce faire nous travaillons en étroite collaboration avec nos organismes partenaires du grand Montréal qui nous permettent de rencontrer tous leurs client·es afin de leur présenter notre région, son potentiel et ses emplois. Il va de soi que cette visibilité s’avère des plus importantes et qu’il ne tient qu’à nous d’offrir une performance gagnante et stimulante afin de convaincre la clientèle que Sorel-Tracy est une destination de choix.
Il y a deux ans, Accès-région, la structure d’accueil pour les nouveaux arrivants portée par L’Orienthèque, ne comptait que trois personnes responsables. Aujourd’hui, nous sommes plus de 11 employés, nous avons amélioré notre gamme de services suivant la demande, et nous sommes fiers des résultats obtenus.
Sorel-Tracy est maintenant reconnue comme ville d’accueil, où il fait bon vivre en toute sécurité et où petit à petit la population locale s’ouvre sur de nouveaux produits et de nouvelles coutumes. Il y a un peu de nous dans cette évolution des mœurs et nous en sommes comblés!